En pleine crise sanitaire le contrôle aérien français rempli plus que jamais sa mission de service public Loïc Parisi Secrétaire National du SNCTA témoigne.
Le contrôle aérien français plus que jamais un service public
Depuis le début de la crise sanitaire, les contrôleurs aériens exercent sans discontinuité leur métier et apportent une réponse à la hauteur des enjeux, afin d’assurer, plus que jamais, la mission de service publique essentielle pour l’intérêt de la nation.
Réorganisation et adaptation des services
Loïc Parisi, Secrétaire National du Syndicat National des Contrôleurs du Trafic Aérien (SNCTA), nous explique comment les organismes ont dû, dès le début de la crise sanitaire, s’adapter afin de continuer à assurer la mission de service public du contrôle aérien, tout en limitant l’exposition des contrôleurs aériens dans cette situation inédite.
Il est important de rappeler qu’en France l’Etat a la charge de la navigation aérienne, et ce sont les Ingénieurs du Contrôle de la Navigation Aérienne, corps de la fonction publique, qui assurent les services du contrôle aérien.
Afin de répondre aux besoins du trafic en temps de crise, vols d’Etat, évacuations sanitaires, l’ouverture des services du contrôle de la navigation se déclinent de trois manières :
- Terrains où les services du contrôle aérien sont ouverts H17 ou H24
- Terrains fermés où les services du contrôle aérien sont ré-activables sous une à deux heures.
- Terrains fermés où les services du contrôle aérien sont ré-activables sous 48 heures.
Il est essentiel de comprendre que la fermeture d’un aéroport n’implique pas la fermeture des services du contrôle aérien. L’aéroport d’Orly est fermé, mais pour autant, les vols d’Etat, les évacuations sanitaires se poursuivent, et les contrôleurs aériens sont présents pour rendre possible ces activités essentielles pour la nation.
Dans les centres de contrôle en route, les salles d’approche, et dans les vigies, la réorganisation a pour objectif de limiter de favoriser au maximum la distanciation sociale en adoptant les principes suivants :
- Distanciation par les tours de services
- Distanciation géographique
- Distanciation par cloisonnement dans les équipes
Distanciation par les tours de services
Le travail en équipe est un mode de fonctionnement historique dans les centres de contrôle. Les équipes se relèvent plusieurs fois par jour. Les tours de service ont été revus pour éviter une multitude de contacts avec comme principes de cloisonner les équipes pour restreindre le nombre de relèves.
De manière logique et efficace, les tours de service pour faire face à la crise et répondre aux enjeux nationaux sont organsinés comme suit :
- Une équipe le matin
- Une équipe l’après-midi
- Une équipe la nuit
Les relèves sont plus brèves, tout en respectant la sécurité. Par ailleurs, les maintiens de compétence des contrôleurs détachés sont temporairement suspendus.
Distanciation géographique
Dans les centres de contrôle en route, la baisse dramatique du trafic permet de dédier une zone à une équipe. Ceci permet de désinfecter les positions utilisées, et donc de ne pas s’en servir pendant plusieurs heures.
Dans les vigies, malgré l’exiguïté de l’espace, les distanciations physiques sont aussi respectées.
D’une manière générale, les contrôleurs utilisent le même siège pendant toute la vacation et la désinfection a lieu avant et après. Chaque contrôleur utilise son casque personnel, en cas de défaillance de celui-ci un micro lui est attribué le temps de la vacation.
Distanciation par cloisonnement dans les équipes
Dans ces circonstances exceptionnelles, le travail en binôme qui est un des fondamentaux du contrôle aérien est lui aussi impacté.
En effet, toujours pour éviter la multiplication des contacts, le travail s’effectue toujours avec le même binôme qui pour autant continue à échanger les rôles d’organique et de radariste.
Les entraînements à la qualification sont suspendus temporairement.
Face à une situation de crise sanitaire inédite, mondiale et historique, les contrôleurs aériens français démontrent leur attachement à assurer en toutes circonstances un service public essentiel pour l’intérêt national.
2 commentaires
une totale réorganisation
exactement, et ce afin d’assurer un service public d’intérêt national.