L'année 2019 aura été une année noire pour le secteur aérien. Alors que ce mode de transport connaît une forte croissance d'années en années (+6,1% en 2018 pour 4,3 milliards de passagers transportés)*, les compagnies aériennes, notamment européennes, connaissent des difficultés. Rien qu'au mois de septembre, quatre d'entre elles ont mis la clé sous la porte : Aigle Azur, Adria Airways, Thomas Cook Airlines (suite à la faillite du voyagiste Thomas Cook) et XL Airways. D'autres subissent d'importantes grèves.
Transport aérien : un secteur sous tension ?
Après un mouvement de grève de la compagnie aérienne Alitalia la semaine dernière, entraînant l'annulation de 200 vols et impactant des aéroports français tels que Paris, Marseille, Nice ou encore Toulouse, c'est au tour du personnel de Norwegian Air Shuttle depuis ce lundi 14 octobre.
En effet, deux syndicats d'hôtesses de l'air et stewards de la compagnie aérienne low cost ont déposé un préavis de grève à l'aéroport parisien, Roissy Charles De Gaulle. Ces derniers dénoncent des conditions de travail et de rémunérations « alarmantes » et appellent à cesser le travail de mi-octobre à début janvier 2020.
Du côté de la compagnie allemande, Lufthansa, c'est aussi une grève de quelques heures qui est annoncée pour dimanche prochain. « Cinq compagnies du groupe », Lufthansa, Eurowings, Germanwings, Cityline et Sunexpress, « seront concernées par des grèves dans les prochaines semaines », selon le président du syndicat UFO.
« Le secteur aérien a été très fragilisé par l'arrivée des acteurs à bas coûts, qui entraînent une concurrence très agressive sur les prix alors qu'en parallèle nous avons un prix du baril de pétrole qui ne cesse d'augmenter. Les compagnies aériennes tentent de réduire de plus en plus leur marge pour rester compétitives et faire face à des consommateurs toujours à la recherche du prix le plus bas. » explique Baptiste Lo-Presti porte-parole d'Air Indemnité, leader français des services d'indemnisation des passagers aériens.
« Face à cette concurrence, jugée parfois déloyale, à cause de charges sociales ou encore de taxes locales très élevées, on peut craindre que cela ne soit que le début d'une série noire qui risque de mettre de plus en plus de voyageurs en difficulté », poursuit Baptiste Lo-Presti.
*chiffres de l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale (OACI)