Le transport aérien traverse la pire crise de son histoire. L’aviation commerciale, l’aviation d’affaires, les assistants en escale, les aéroports, les hélicoptères, sont immobilisés et mettent tout ou partie de leurs salariés au chômage partiel pour une période qui pourrait durer plusieurs mois. Près de 100 000 salariés du secteur sont menacés ou sont déjà en chômage technique au 30 mars 2020.
Déclaration du transport aérien français
Les compagnies aériennes régulières font face à une chute du trafic de plus de 95% et n’opèrent quasiment plus à l’exception de vols de rapatriement et de continuité territoriale. Sur le territoire métropolitain, seules Toulouse, Nice et Marseille sont desservies au départ de Charles de Gaulle par Air France.
L’aviation d’affaires française (avions entre 5 et 15 places), qui était le 1er pavillon en Europe il y a encore 15 ans et qui a régressé au 3ème rang depuis, est désormais en situation d’arrêt total à l’exception de quelques vols sanitaires ou de réquisitions.
A peine rénové et réorganisé, l’aéroport d’Orly qui tournait au ralenti depuis plusieurs semaines, sera fermé le 31 mars, tout un symbole !
Selon, Alain Battisti, Président de la FNAM et de Chalair Aviation : « Personne à ce jour ne connait la durée de la crise sanitaire et de ce fait, son impact économique réel sur le secteur dépendra de la gradualité de la reprise de la demande. La FNAM reste malgré tout positive face à cette situation. Elle salue les premières mesures prises par le gouvernement – report des cotisations sociales, possibilité de prêts garantis par l’État – et l’action de Jean-Baptiste Djebbari, Secrétaire d’État aux Transports, qui permet en particulier de faire avancer les sujets auprès de la commission européenne qui prend avec retard la mesure de l’ampleur des problèmes. »
En conclusion, la FNAM souligne que la situation des compagnies aériennes françaises est simplement catastrophique ; l’ensemble du secteur vit un choc sans précédent. Face à cette situation, les mesures prises par le gouvernement sont nécessaires mais ne seront pas suffisantes pour sauvegarder le pavillon français en situation de survie.
Il convient d’ores et déjà de réfléchir aux aménagements du cadre fiscal et social du transport aérien français qui seront nécessaires pour permettre aux compagnies françaises de contribuer à l’indispensable reprise de l’activité économique du pays.
A ce jour, les États-Unis ont débloqué 58 milliards de dollars pour leurs compagnies dont 25 milliards d’aides directes. La Norvège a sauvé provisoirement Norwegian pourtant entrée dans la crise avec un endettement record, mais aussi Wideroe, sa compagnie régionale. SAS elle-même a reçu le soutien de l’État.
Pour mémoire : Interview d’Alain Battisti, Président de la FNAM* et de Chalair Aviation parue sur le site de TourMaG.com le 25 mars dernier : "Tout le monde est menacé de disparition, y compris Ryanair »