Jeudi 18 février 2021, un peu avant 22h00, le rover Perseverance se posera dans le cratère Jezero, un bassin d’impact de 45 kilomètres de diamètre, qu’une rivière a rempli d’eau liquide il y a 3,5 milliards d’années. Ce site pourrait avoir préservé des traces fossiles d’une forme de vie.
Perseverance, le dernier véhicule mobile de la NASA, explorera cette région ancienne de Mars afin de déchiffrer son histoire géologique, caractériser son habitabilité passée et rechercher des traces d’une forme de vie.
Au-delà de l’exploration in situ, le rover est conçu pour collecter des échantillons qui seront récupérés et rapportés sur Terre par deux missions conjointes des États-Unis et de l’Europe à l’horizon d’une dizaine d’années (programme MSR, Mars Sample Return). La mission de Perseverance est aussi de préparer l’exploration humaine de Mars.
Le rover Perseverance emporte sept instruments, un système de prélèvement et de conditionnement d’échantillons et le petit drone « hélicoptère » Ingenuity. La France est co-responsable de l’instrument SuperCam, une version très améliorée de l’instrument ChemCam qui opère à bord du rover Curiosity sur Mars depuis août 2012.
SuperCam est un peu le « couteau suisse » des scientifiques de la mission. Il utilise cinq techniques d’analyse différentes : une mesure de composition atomique, deux mesures moléculaires (la façon dont les atomes sont liés entre eux et l’arrangement des molécules entre elles), un imageur pour photographier les cibles qui sont analysées et enfin le tout premier microphone scientifique à atteindre la surface de Mars.
Ainsi équipé, SuperCam étudiera à distance la chimie et la minéralogie de Mars ou la composition de son atmosphère.
Le 18 février, Perseverance arrivera sur Mars à plus de 21.000 km/h et devra se poser à sa surface, en quelques minutes, à moins de 3 km/h. Cette phase critique, décrite comme les « 7 minutes de terreur » par la communauté spatiale, est entièrement programmée et aucune intervention humaine n’est possible.
Ce système d’atterrissage est largement inspiré de celui de la mission MSL. Mais pour préparer les futures missions, Perseverance embarque de nouvelles technologies pour améliorer la précision et la sécurisation de l’atterrissage. La précision visée, après un voyage de 7 mois et 470 millions de kilomètres, est d’environ 7 km.
SuperCam est développé conjointement par le LANL (Los Alamos National Laboratory, États-Unis) et un consortium de laboratoires français, avec une contribution de l’université de Valladolid (Espagne). Le CNES est responsable, vis-à-vis de la NASA, de la contribution française à SuperCam.
Le CNES, le CNRS et plusieurs universités françaises ont contribué à la construction de cet instrument, qui sera opéré en alternance depuis le LANL et le centre des opérations scientifiques installé au CNES à Toulouse (FOCSE Mars 2020).
En France, de nombreux laboratoires, rattachés au CNRS et à ses partenaires, ont apporté leur expertise scientifique et contribué à la construction de SuperCam, principalement : l’IRAP (Toulouse), le LESIA (Meudon), le LAB (Bordeaux), le LATMOS (Guyancourt), l’OMP (Toulouse) et l’IAS (Orsay)[1]. L’ISAE- SUPAERO (Toulouse) et le CNES ont également apporté leur savoir-faire pour mettre au point cet instrument.
De nombreux partenaires industriels ont participé à la construction de SuperCam en France, en premier lieu (à l’exclusion de prestations et matériels commerciaux) : 3D+, Adveotec, AXON’Cable, CILAS, CIRETEC, COMAT, Fichou, Gerac, Hirex, MAP coatings, Matra Electronics, MecanoID, Microtec, Optoprim, Optosigma, RESA, Steel, Thalès, Winlight System.
[1] Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP, CNRS/Université de Toulouse III - Paul Sabatier/CNES) ; le Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique (LESIA, Observatoire de Paris-PSL/CNRS/SU/Université de Paris) ; le Laboratoire d’astrophysique de Bordeaux (LAB, CNRS/Université de Bordeaux) ; le Laboratoire « atmosphères et observations spatiales » (LATMOS, CNRS/SU/UVSQ) ; l’Observatoire Midi-Pyrénées (OMP, CNRS/IRD/Météo-France/Université de Toulouse III – Paul Sabatier) ; l’Institut d’astrophysique spatiale (IAS, CNRS/Université Paris-Saclay).
[DIRECT] #CapSurMars - Atterrissage de Perseverance
Informations pratiques :