L’aéroport de Toulouse-Blagnac affiche un bilan mitigé mais encourageant pour le deuxième trimestre 2024. Alors que le trafic global progresse légèrement, des disparités importantes se dessinent entre le trafic national et international. Ces évolutions soulignent les tendances du secteur aérien, entre une reprise progressive et les défis persistants.
Une légère croissance malgré des défis
Le trafic aérien à l’aéroport de Toulouse-Blagnac a enregistré une légère hausse de 1 % au deuxième trimestre 2024 par rapport à la même période de 2023. Cela marque une étape importante dans la reprise post-pandémie, avec un trafic atteignant désormais 83 % de celui de 2019, année de référence avant la crise sanitaire. Cette progression s’inscrit dans un contexte où le secteur aérien cherche à retrouver sa stabilité après plusieurs années de turbulences.
Cependant, cette reprise n’est pas uniforme. En effet, une nette divergence se dessine entre les vols nationaux, toujours en recul, et le trafic international, qui affiche une forte croissance. Alors que le trafic intérieur peine à retrouver ses niveaux d’avant-crise, les vols internationaux continuent de séduire de plus en plus de voyageurs.
Le trafic national en recul
Sur le plan national, les résultats sont plus contrastés. Avec 841 421 passagers enregistrés, le trafic domestique a baissé de 9 % par rapport au deuxième trimestre 2023. Ce chiffre est particulièrement révélateur d’une tendance plus globale à la baisse des vols intérieurs en France, atteignant seulement 64 % du niveau observé en 2019.
La desserte de Paris, longtemps considérée comme un pilier du transport aérien domestique, illustre cette baisse. Avec 551 875 passagers sur ce trimestre, elle atteint cependant 63 % de son niveau de 2019.
Cette diminution s’explique en partie par une réduction de l’offre de la part d’Air France et easyJet, notamment sur les trajets vers la capitale et d’autres destinations régionales. Ce phénomène n’est pas anodin et témoigne des changements dans les habitudes de déplacement des Français, qui privilégient de plus en plus les alternatives à l’avion pour des trajets courts, comme le train.
Une forte dynamique internationale
À l’inverse, le trafic international se porte très bien et dépasse désormais les niveaux de 2019. Ce sont 1 298 669 passagers qui ont été enregistrés au deuxième trimestre 2024 pour des vols hors de France, soit une augmentation de 9 % par rapport à 2023. Cela représente une progression de 104 % par rapport au même trimestre en 2019, signe d’une croissance impressionnante du trafic international.
La part du trafic international sur le total des vols a ainsi bondi à 61 %, contre 39 % pour les vols domestiques. Cette croissance est notamment tirée par les vols hors Europe, en forte augmentation. L’ouverture d’une liaison directe avec Montréal par Air Canada a grandement contribué à cette dynamique, tout comme l’augmentation des vols vers le Maghreb, une région de plus en plus prisée.
Une activité fret en pleine expansion
Au-delà du transport de passagers, l’activité de fret et de poste a également connu une évolution significative au deuxième trimestre 2024. Avec un volume total de 7 906 tonnes traitées, le trafic de fret a augmenté de 16 % par rapport à 2023. Toutefois, en comparaison avec 2019, ce volume reste en deçà des niveaux d’avant-crise, atteignant seulement 48 % de ce qui avait été observé à l’époque.
Cette reprise partielle dans le secteur du fret montre bien les mutations de la chaîne logistique mondiale. Si certaines routes aériennes sont en pleine expansion, d’autres peinent encore à retrouver leur dynamisme, notamment en raison des défis logistiques liés aux crises géopolitiques et aux tensions sur les marchés internationaux.
Conclusion : Quels enseignements pour l’avenir ?
Une reprise encourageante mais inégale
Le bilan du deuxième trimestre 2024 pour l’aéroport de Toulouse-Blagnac montre une reprise fragile mais réelle du trafic aérien. Si le trafic global progresse et que les vols internationaux atteignent des niveaux inédits, le recul du trafic domestique souligne les défis persistants pour le transport aérien en France. Cette tendance pourrait s’amplifier avec le renforcement des politiques écologiques, comme la limitation des vols domestiques lorsque des alternatives en train existent.
Dans ce contexte, l’avenir du transport aérien devra s’adapter aux nouveaux comportements de voyage, tout en renforçant l’attractivité des vols internationaux. La progression des liaisons vers des destinations hors Europe, comme le Maghreb ou l’Amérique du Nord, est une opportunité pour l’aéroport de Toulouse-Blagnac de diversifier son offre et d’attirer de nouveaux passagers.
Pour vous, ces chiffres vous semblent-ils refléter une tendance positive ou inquiétante pour l’avenir du transport aérien ? Partagez votre avis en commentaires et dites-nous si vous aussi, vous préférez les vols internationaux ou nationaux pour vos déplacements !