Vous êtes nombreux à vous intéresser à l’équilibre entre le développement aéroportuaire et la préservation de notre patrimoine naturel. Le rapport national 2024 d’Aéro Biodiversité dévoile une année riche en initiatives et en avancées scientifiques, marquant une étape déterminante dans la protection des espaces verts des terrains aéronautiques. Aéro Biodiversité dévoile son rapport national 2024, illustrant une année riche en avancées et en initiatives novatrices. Avec une présence étendue sur 16 plateformes aéroportuaires, l’association a renforcé son équipe sur le terrain tout en déployant des protocoles d’inventaires nocturnes inédits. L’année a également été marquée par une évolution significative du label Aérobio, témoignant d’un engagement accru en faveur de la préservation de la biodiversité dans les zones aéroportuaires..
Expansion Géographique – Une Présence Renforcée Sur Le Territoire
En 2024, Aéro Biodiversité a confirmé sa volonté d’étendre son impact en multipliant ses interventions sur le territoire national et outre-mer. Avec une présence sur 75 terrains aéronautiques répartis sur l’ensemble de la France métropolitaine ainsi que dans trois départements d’Outre-Mer (Guadeloupe, Martinique et Saint-Martin), l’association assure une couverture remarquable et significative de la biodiversité aéronautique. Vous pourrez constater que cette extension géographique n’est pas fortuite : elle est le résultat d’une volonté d’investir des zones souvent négligées par les études naturalistes, comme les prairies aéronautiques qui représentent en moyenne 73 % de la superficie d’un aérodrome.
La France, forte de près de 500 aérodromes, recèle environ 337 km² d’espaces verts propices à la biodiversité. Ces zones, véritables refuges pour de nombreuses espèces, sont désormais mieux connues grâce aux efforts conjoints des naturalistes et des gestionnaires aéroportuaires. Ainsi, Aéro Biodiversité œuvre pour que ces terrains deviennent des acteurs incontournables dans la préservation de la nature, tout en garantissant le respect des impératifs de sécurité.
Nouvelles Plateformes et Terrains Prospectés – Des Déploiements Stratégiques
Le rapport met en lumière la prospection de 16 nouvelles plateformes aéroportuaires, renforçant ainsi le maillage national des interventions. Parmi ces nouveaux terrains, vous retrouverez huit aéroports tels que Bergerac-Dordogne Périgord, Le Castellet, Clermont-Ferrand–Auvergne, Feurs–Chambéon, Grenoble Alpes Isère, Libourne–Les Artigues de Lussac, Nantes-Atlantique et Saint-Nazaire–Montoir. À ces installations viennent s’ajouter quatre aérodromes FFA, trois terrains FFVP et deux aérodromes FFP, témoignant de l’engagement multisectoriel de l’association.
Cette diversification permet non seulement d’accroître le volume des données collectées, mais aussi d’offrir une vision plus complète de la biodiversité présente sur les plateformes aéronautiques. La région Occitanie, par exemple, demeure le territoire le plus prospecté avec 15 terrains recensés en 2024, tandis que d’autres régions comme les Pays de la Loire et l’ex-région Auvergne voient leur représentation s’élargir, soulignant ainsi une dynamique d’expansion régionale. Vous pouvez constater que le cumul des terrains prospectés dépasse désormais la barre symbolique des 100 sites, un indicateur fort de la reconnaissance grandissante des enjeux environnementaux dans le secteur aéronautique.
Collecte de Données et Inventaires Nocturnes – Vers Une Connaissance Plus Fine
L’un des piliers de la démarche d’Aéro Biodiversité repose sur la collecte systématique de données. En 2024, l’association a enregistré pas moins de 36 000 données d’inventaire, qui viennent s’ajouter à un total de plus de 140 000 informations collectées depuis sa création. Ces données, indispensables pour comprendre la répartition et la dynamique des espèces sur les terrains aéronautiques, alimentent le Système d’information de l’inventaire du patrimoine naturel (SINP) du Muséum national d’histoire Naturelle.
Vous apprendrez épar ailleurs que l’association a innové en introduisant de nouveaux protocoles d’inventaires nocturnes. Grâce à des techniques spécifiques, telles que l’utilisation de la lampe LepiLED pour recenser les papillons nocturnes et l’installation de pièges photographiques pour surveiller la faune nocturne, Aéro Biodiversité enrichit son approche scientifique. Ces méthodes complémentaires permettent de mettre en lumière des espèces peu visibles lors des inventaires diurnes et d’affiner la connaissance de la biodiversité ordinaire, souvent sous-estimée sur ces terrains.
Parmi les découvertes marquantes de 2024 figure l’observation exceptionnelle d’une espèce d’odonate, la Lindénie à quatre feuilles (Lindenia tetraphylla), sur une plateforme aéroportuaire en Corse. Cette libellule, d’une rareté remarquable, n’avait auparavant été observée en France qu’une seule fois. Originaire des régions bordant le bassin méditerranéen, elle suscite un vif intérêt dans le domaine de la biodiversité. Face à l’importance de cette découverte, un article détaillé sera prochainement publié dans la revue spécialisée Martinia pour en approfondir l’analyse et les implications.
Amélioration et Sensibilisation – Des Actions Concrètes Pour la Préservation
Au-delà de l’inventaire, l’amélioration et la sensibilisation figurent parmi les actions essentielles de l’association. Vous constaterez que la démarche d’Aéro Biodiversité repose sur trois axes fondamentaux : inventorier, améliorer et sensibiliser. Après avoir collecté des données précises, l’équipe de naturalistes s’attelle à formuler des recommandations de gestion destinées aux gestionnaires des terrains aéronautiques. Ces conseils visent à protéger et à améliorer la biodiversité tout en respectant scrupuleusement les exigences de sécurité.
Le rapport souligne également l’importance de sensibiliser tant le grand public que les professionnels du secteur aéronautique. Des initiatives telles que des journées de sensibilisation, des animations pédagogiques et des rencontres avec divers acteurs – de la DGAC aux associations locales comme la LPO ou le Groupe Chiro Corse – participent à diffuser une culture environnementale au sein des aéroports. Ces actions, en plus de renforcer les liens entre scientifiques et praticiens, encouragent chacun d’entre vous à s’engager pour la préservation de nos espaces naturels.
Focus sur Les Zones Humides – Un Patrimoine à Valoriser
Vous serez également interpellés par l’attention portée aux zones humides dans le rapport 2024. Cette année, marquée par un excès de précipitations de 15 % par rapport aux moyennes, a mis en exergue le rôle crucial de ces espaces. En effet, les zones humides, présentes sur la quasi-totalité des terrains aéroportuaires, jouent un rôle majeur dans la régulation de l’eau, la captation du carbone et la conservation d’espèces végétales et animales.
L’association met en avant des recommandations spécifiques pour une gestion optimale de ces milieux sensibles. Qu’il s’agisse d’opérations de curage, de faucardage, de l’entretien des berges ou encore de la mise en place de bassins de rétention artificiels, chaque action contribue à préserver un écosystème dont le potentiel écologique reste largement sous-exploité. Vous pouvez ainsi mesurer l’importance de ces interventions, non seulement pour la biodiversité locale, mais également pour le bien-être général des écosystèmes environnants.
Le Label Aérobio – Une Initiative de Valorisation Innovante
Après une suspension en 2023, le label Aérobio a retrouvé son élan en 2024 avec une réouverture des candidatures. Ce label, initié par Aéro Biodiversité en 2020, est conçu pour reconnaître et valoriser les efforts des aéroports en matière de préservation de la biodiversité. Vous découvrirez que trois plateformes test – Paris-Orly, Perpignan-Sud de France et Tarbes-Lourdes – ont reconfirmé leur engagement en recandidant, tandis que de nouveaux acteurs tels que l’aéroport de Pau-Pyrénées ou l’aéroport Guadeloupe Pôle-Caraïbes, première plateforme outre-mer labellisée, rejoignent cette dynamique. Le processus du label aérobio a été validé par Veritas en 2024.
Les critères d’évaluation du label s’articulent autour de quatre thématiques essentielles : la biodiversité, l’investissement du personnel, la communication et l’ancrage territorial. Ces éléments permettent d’apprécier de manière globale les actions mises en œuvre sur les terrains aéronautiques. Vous comprendrez ainsi comment le label agit comme un véritable levier pour encourager des pratiques exemplaires, incitant de plus en plus de plateformes à s’engager sur la voie de la durabilité et de la protection environnementale.
Un Regard Scientifique et Participatif – L’Engagement de l’Équipe de Naturalistes
Au cœur de cette démarche se trouve l’équipe de naturalistes d’Aéro Biodiversité, composée de 24 collaborateurs en 2024. Vous noterez que cette équipe, qui comprend des permanents en CDI, des saisonniers, un alternant et un stagiaire, se déplace en binôme afin d’assurer des inventaires rigoureux et réguliers. Chaque visite sur le terrain – réalisée au printemps, en début d’été et en automne, et adaptée aux conditions spécifiques des Antilles – contribue à enrichir une base de données essentielle pour le suivi national de la biodiversité.
L’approche scientifique de l’association, alliant ornithologie et botanique, garantit une couverture fine et pertinente des écosystèmes présents sur les terrains aéroportuaires. Ces données, intégrées dans le SINP, offrent à la fois une vision historique et prospective, vous permettant d’apprécier l’évolution des milieux naturels en lien direct avec les activités aéroportuaires.
Conclusion – Vers Un Avenir Prometteur pour la Biodiversité Aéroportuaire
En conclusion, le rapport national 2024 d’Aéro Biodiversité illustre un engagement constant et renouvelé pour la préservation des espaces verts au sein des infrastructures aéronautiques. Vous avez découvert comment l’association, grâce à une présence étendue sur le territoire, des méthodes d’inventaire innovantes et des actions de sensibilisation concrètes, parvient à conjuguer développement aéroportuaire et protection de la biodiversité.
Les données recueillies, les recommandations formulées et le lancement renouvelé du label Aérobio témoignent d’une dynamique collaborative entre scientifiques, gestionnaires et grand public. Alors que la France continue de jouer un rôle majeur dans la gestion de ses prairies aéronautiques, il apparaît essentiel de soutenir et d’amplifier ces initiatives pour préserver les richesses écologiques qui nous entourent.
Vous pouvez ainsi être assurés que chaque action, chaque donnée collectée et chaque recommandation émise par Aéro Biodiversité participent activement à un projet commun : faire des aéroports des nœuds essentiels d’un réseau écologique solide et résilient. La transition vers une gestion plus respectueuse de la biodiversité est en marche, et vous êtes invités à suivre et à soutenir ces efforts, car la préservation de notre patrimoine naturel est un enjeu collectif majeur pour les années à venir.
Ce rapport ne marque pas la fin d’un parcours, mais bien le début d’une nouvelle ère dans la gestion des terrains aéronautiques, où innovation scientifique et engagement environnemental se conjuguent pour bâtir un futur durable et harmonieux entre modernité et nature.