Le 1er juin 2009, s’abimait en mer le vol Air France 447. La chute de l’Airbus 330 qui effectuait la liaison Rio-Paris ôta la vie à ses 228 passagers et membres d’équipage, devenant ainsi la plus grande catastrophe de l’aviation française. A l’occasion du 10ème anniversaire de la tragédie, Roger Rapoport (journaliste d’investigation) et Shem Malmquist (commandant de bord, instructeur et enquêteur-accident) apportent un éclairage inédit sur les causes et conséquences de cet accident.
Angle d'attaque : un livre choc à paraître bientôt en France !
Comprendre pourquoi les contrôles du système en place ont échoué
Le Bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la sécurité de l'aviation civile du Bourget (BEA) a indiqué qu'à l'occasion de l’exploitation des données extraites des enregistreurs de vol sont apparues des similitudes entre les récents crashs des vols Ethiopian Airlines 302 et Lion Air 610, et le crash du vol Air France 447 : ils auraient tous deux pu être déclenchés par des capteurs AOA défectueux de la même manière que le triple échec des pilots «redondants» sur Air France 447.
Si l’automatisation a globalement contribué à améliorer la sécurité du transport aérien au cours des dernières années, elle a aussi, paradoxalement, été à l’origine à de nombreux accidents aériens survenus dans le monde au cours des dernières années : 52 accidents ont eu lieu depuis le crash de l’AF 447 le 1er juin 2009.
Nous devons comprendre pourquoi les contrôles du système en place ont échoué. A l’époque, l’industrie s’est concentrée sur les capteurs d’angle d’attaque et les logiciels après l’accident de Lion Air, tout comme sur les tubes de Pitot après Air France 447. Les capteurs d’angle d’attaque et l’amélioration du logiciel résoudront certainement ce problème particulier avec le B-737 Max, de même que le remplacement des tubes de Pitot a empêché la répétition de l’accident d’AF 447.
Toutefois, ces correctifs ignorent un problème plus important touchant l’ensemble du secteur aéronautique : une défaillance d'un capteur unique peut amener un ordinateur à agir de manière incorrecte tout en fonctionnant exactement comme il a été conçu…
Une nouvelle occasion de faire le point sur l’évolution de la sécurité aérienne. Avec une attention toute particulière sur le maintien d’un entrainement au pilotage manuel trop souvent transféré aux automatismes.
L’ouvrage
Au terme de dix années d’enquête et de recherches, ainsi que de centaines d’entretiens réalisés auprès des compagnies aériennes, des constructeurs d’avions, des autorités aéronautiques, des familles des victimes et celles des pilotes et de scientifiques du monde entier, les auteurs démontrent à quel point le crash AF447 a été déterminant dans l’évolution de la sécurité aérienne mondiale :
- maintien d’un entrainement au pilotage manuel, trop souvent transféré aux automatismes
- modifications substantielles des calculateurs et de leurs logiciels
- meilleure prise en compte de la météorologie par les compagnies aériennes
- réflexions sur le suivi des avions en temps réel…
Un ouvrage captivant destiné au public qui se passionne pour l’histoire de l’aviation et le métier des navigants, comme aux professionnels qui permettent à ces belles machines de voler. Des témoignages poignants rendent hommage pudiquement aux disparus.
Shem Malmquist
Shem Malmquist est commandant de bord. Il dispense des cours d’aéronautique au Florida Institute of Technology. Il est membre élu de la Royal Aeronautical Society, membre permanent de l’ISASI (société internationale des enquêtes de sécurité aérienne) et de la Flight Safety Foundation.
Roger Rapoport
Roger Rapoport est journaliste d’investigation et auteur de nombreux ouvrages. Il a collaboré avec Shem Malmquist dans le cadre de la Flight Safety Information à la mise en ligne d’un cours destiné aux pilotes du monde entier sur les spécificités du vol à haute altitude (High altitude flying Course).
4 commentaires
Cela montre aussi que rien ne remplace le pilote
Le métier de pilote a évolué, tout comme la technologie des avions.
La lecture si elle n’est pas trop technique s’annonce passionnante.
la lecture est assez pédagogique, mais je suis mal placé pour savoir si elle est trop technique.