Louis est un pilote de jet privé expérimenté, il nous dévoile dans cet entretien, toutes les facettes de son métier si particulier.

Entretien avec un pilote de jet privé
Votre vie de pilote de jet privé
Quel jet privé pilotez-vous ?
Je pilote aujourd’hui des Cessna Citation Jet 1, 2 et 3, ainsi que des Dassault Falcon 50 et 900. Ce sont des jets privés qui peuvent transporter de 3 à 14 passagers.
Depuis combien de temps êtes-vous pilote de jet privé ?
Je pilote depuis 17 ans maintenant.
Pour qui pilotez-vous ?
Je pilote essentiellement pour Menkor Aviation, une société aéronautique spécialisée dans l’affrètement, la gestion d’avions et le conseil. Il faut savoir que le modèle de l’aviation d’affaires diffère légèrement de celui de l’aviation commerciale.
En plus des compagnies de jets privés traditionnelles, de nombreux pilotes possèdent leur propre avion et de nombreux pilotes exercent en freelance pour des propriétaires privés.
Est-ce un rêve d’enfance ?
Oui, j’ai toujours rêvé d’être pilote, c’est un vrai rêve d’enfance. Que ce soit pilote de jet privé ou d’avion de ligne, j’étais partant du moment que ça vole. J’ai abordé le milieu par le modélisme dans mes jeunes années.
Comment avez-vous fait pour devenir pilote de jet privé ? Quelle a été votre formation ?
J’ai commencé dès 15 ans par passer mon brevet de base (BB) puis celui de pilote privé (TT à l’époque, devenu PPL par la suite) en aéroclub.
J’ai obtenu mon baccalauréat scientifique puis j’ai fait une formation de pilote de ligne (ATPL) au sein de l’ESMA situé à l’aéroport de Montpellier Méditerranée.
Quel a été votre premier vol ?
C’était un vol entre Montpellier et Paris-Le-Bourget en Beechcraft King Air B90 par une belle après-midi d’été.
Quels types d’appareils pouvez-vous piloter ?
Je peux piloter tous les types d’avions. Chaque appareil nécessite néanmoins une qualification de type, nécessaire pour l’apprentissage des systèmes et procédures propre à l’avion.
On commence par la théorie, puis on enchaîne sur des séances au simulateur et on passe un test.
Quel est votre avion préféré ?
C’est une question complexe, tous les avions sont beaux et on leur caractère ! Mais j’aime beaucoup le Hughes H1 Racer, le Beechcraft 18, les Boeing 727 et 757 ou encore le Grumman Gulfstream.
Suivez-vous toujours des formations ?
Continuellement. Je fais des séances de simulateur et suis des cours en ligne et des cours magistraux tous les 6 mois. Outre l’aspect pilotage pur, nous sommes formés continuellement formés sur les facteurs humains, sur la sécurité et sur les mises à jour des procédures.
Pouvez-vous nous raconter une journée type ?
Il n’existe pas de journée type dans l’aviation d’affaires. L’objet du vol définit bien souvent la mission.
Il m’arrive fréquemment d’emmener des cadres d’entreprise vers un rendez-vous d’affaires qui commence tôt. L’objectif pour nous est d’arriver avant les compagnies aériennes régulières qui desservent aussi la destination.
J’arrive vers 5h00 du matin aux hangars, on fait le point sur la météo pour la journée, on élabore les plans de vol puis on les dépose auprès des autorités.
On se rapproche ensuite du jet privé. On vérifie les niveaux d’huile et d’hydraulique, on vérifie également l’intégrité de l’appareil en faisant un tour rapide de l’avion (on n’est jamais à l’abri de trouver une chouette cachée dans un réacteur, ou une grosse flaque de fuel ou d’huile au sol).
Il faut ensuite sortir l’avion du hangar à l’aide d’un outil adapté : soit un tracma, un tracteur, une voiture ou même un quad. Cette étape demande une certaine dextérité.
Après avoir fait un point sur le carburant, il faut parfois appeler le camion-citerne pour faire le plein.
On passe ensuite aux étapes de pré-vol avec une nouvelle visite approfondie autour de l’avion. On vérifie la cabine et on y dépose des croissants et la presse quotidienne pour nos passagers que nous aurons préalablement achetés sur la route le matin même.
À 6h30, nous voilà prêts, nous attendons nos passagers.
Nous décollons et effectuons le premier vol. À l’arrivée, un taxi attend souvent les passagers et un camion-citerne nous attend pour faire le plein. Nous appelons au préalable la société de handling pour qu’elle prépare tout cela avant notre arrivée.
Nos passagers partent ensuite en rendez-vous. Nous en profitons pour régler les taxes d’atterrissage et de parking puis nous attendons l’appel de nos passagers pour nous signifier l’heure de retour souhaitée.
De retour à notre base, nous débarquons nos passagers. Il faut maintenant rentrer l’avion dans le hangar, passager l’aspirateur, remplir les différents carnets et anticiper la prochaine mission.
4 commentaires
ce sont le taxis du ciel
hep taxi !
Très intéressant. J’aurais bien aimé ce type de métier mais je me suis arrêté au PPL!
C’est déjà bien le PPL