L’annonce d’une augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) dans le projet de loi de finances 2025 suscite une onde de choc dans l’industrie aérienne française. Si cette mesure est adoptée, elle pourrait provoquer un véritable bouleversement économique pour les aéroports régionaux, les voyageurs, et les territoires qui dépendent de leur connectivité. Alors que les compagnies low-cost tirent la sonnette d’alarme, des centaines de milliers d’emplois et l’économie de nombreuses régions sont désormais en péril.
L’exode annoncé des compagnies low-cost
Les aéroports régionaux français, pour beaucoup largement dépendants des compagnies low-cost, se trouvent en première ligne. Ryanair, leader dans ce segment, a annoncé son intention de fermer ses opérations dans dix aéroports si la TSBA venait à augmenter.
Une telle décision représenterait un désastre pour des infrastructures dont le trafic repose jusqu’à 100 % sur ce type de transporteurs. Privés de ces vols abordables, des millions de Français pourraient voir leurs déplacements compliqués, voire impossibles. Ces compagnies, particulièrement sensibles aux hausses de coûts, pourraient déplacer leurs activités vers des aéroports étrangers, notamment en Belgique ou en Espagne, accentuant ainsi la désertification aérienne de certains territoires français.
Des conséquences économiques alarmantes
Au-delà de la perte de connectivité, les répercussions économiques d’une telle mesure seraient majeures. Les aéroports régionaux, déjà fragilisés par la crise sanitaire et une concurrence internationale accrue, risquent des défaillances financières. Ces difficultés pourraient entraîner des fermetures d’infrastructures, des suppressions d’emplois et une baisse de l’activité commerciale locale.
Les collectivités territoriales, qui bénéficient des revenus générés par ces plateformes, verraient également leurs budgets amputés. L’impact serait encore plus marqué dans des secteurs comme le tourisme, où l’accessibilité est cruciale pour attirer visiteurs et investisseurs. Enfin, certaines entreprises, dépendantes de la connectivité aérienne, pourraient choisir de délocaliser leurs activités, portant un coup supplémentaire aux économies locales.
Une menace pour les territoires oubliés
Les zones rurales et les villes moyennes sont particulièrement vulnérables face à cette hausse de taxe. Contrairement aux grandes métropoles bien desservies par les transports ferroviaires ou routiers, ces territoires risquent de perdre des liaisons vitales pour leur développement. Cette situation pourrait renforcer le sentiment d’abandon déjà ressenti dans de nombreuses régions, creusant davantage les inégalités entre les zones urbaines et rurales.
Un argument environnemental contesté
Si l’augmentation de la TSBA est justifiée par des raisons environnementales, son efficacité réelle reste controversée. Selon Thomas Juin, président de l’Union des Aéroports Français (UAF), les avions continueront de voler, mais depuis d’autres pays, sans réduire les émissions de CO2 globales. En d’autres termes, cette mesure risque de déplacer le problème sans y apporter de solution concrète, tout en affaiblissant la compétitivité de l’aérien français.
L’appel pressant de l’UAF
Face à cette situation critique, l’UAF exhorte le gouvernement à revoir sa position. Dans une déclaration, Thomas Juin a souligné l’urgence d’un retour à la raison : « Les craintes exprimées de longue date par l’UAF sur les risques que fait peser sur la connectivité des territoires l’augmentation brutale et déraisonnable de la TSBA se concrétisent aujourd’hui. La France se tire une balle dans le pied au détriment de ses territoires et de son économie, sans aucun gain de CO2 pour la planète. »
L’UAF propose de trouver des solutions alternatives, équilibrant les enjeux environnementaux avec les impératifs économiques et sociaux des régions.
Conclusion : préserver l’équilibre des territoires
La hausse de la TSBA menace bien plus que le secteur aérien : elle remet en question l’accès des Français aux transports, la survie des aéroports régionaux, et le développement économique des territoires. Alors que le gouvernement s’apprête à trancher, la voix des acteurs régionaux et des voyageurs mérite d’être entendue. Trouver une alternative viable pourrait éviter une fracture territoriale et garantir un avenir durable pour l’ensemble des régions françaises.