Chaque année, la petite île de Sainte-Hélène attire l’un des rassemblements de requins-baleines les plus extraordinaires au monde. De décembre à mars et à son apogée pendant les mois d’été austral de janvier et février, ces magnifiques géants des mers convergent vers ce refuge isolé au cœur de l’Atlantique sud : l’île de Sainte-Hélène est en effet entourée d’une réserve marine protégée de catégorie VI qui s’étend sur 444 916 kilomètres carrés, soit presque la taille de la France ! Depuis plusieurs années, ces rassemblements ont déjà attiré de nombreux chercheurs et scientifiques du monde entier pour tenter de percer les secrets de cette espèce qui garde encore ses secrets.
Île de Sainte-Hélène : Une zone de recherche unique au monde
L’équipe Marine du St Helena National Trust (SHNT Marine – financée par la Blue Marine Foundation), travaillant aux côtés de la section de conservation marine du gouvernement de Sainte-Hélène et de scientifiques citoyens locaux, procède depuis plusieurs années à de nombreuses recherches pour compiler une base de données photographique de requins-baleines, vérifier les taux de repérage et en déduire la fidélité du site pour les specimens observés ou encore développer une meilleure compréhension de la démographie de la population générale des requins-baleines.
Plus de la moitié des requins-baleines identifiés cette année à Sainte-Hélène n’avaient jamais été recensés dans le monde auparavant
Le rassemblement de Sainte-Hélène est unique car il s’agit de l’un des seuls endroits au monde où l’on peut y observer autant de mâles que de femelles et probablement l’un des sites de reproduction clés de cette espèce menacée.
Les recherches de cette année se poursuivent depuis janvier 2021 par le biais d’enquêtes en bateau. L’Officier de Marine James Wylor-Owen a récemment quitté le Royaume-Uni pour s’installer à Sainte-Hélène et ses recherches lui ont permis de découvrir pour la première fois la population unique des requins-baleines de Sainte-Hélène.
Il a déclaré : « La rencontre avec les célèbres requins-baleines de Sainte-Hélène a été un moment fort de ma carrière dans la conservation. Comme si nager aux côtés des plus grands poissons du monde n’était pas assez incroyable, le fait d’être rejoint par des mantes diable chiliennes et un groupe de grands dauphins a été un instant saisissant de l’environnement marin vierge de Sainte-Hélène. »
Une découverte majeure
58% des requins-baleines observés cette année dans les eaux de Sainte-Hélène ne l’avaient été nulle part ailleurs auparavant. Chaque requin-baleine possède un motif de tâches unique derrière ses branchies qui, tout comme notre empreinte digitale, peut être utilisé par les scientifiques pour identifier chaque individu et comprendre lequel – et combien – de ces specimens circulent dans les eaux de Sainte-Hélène. Ces nouveaux individus viennent donc d’être ajoutés à la base de données mondiale.
Le nombre d’individus observé était un peu en retrait par rapport aux années précédentes suite au démarrage tardif des premiers comptages, fin janvier, du fait de l’absence des animaux en surface. Habituellement, c’est la venue en surface qui permet l’observation, signal de mise à l’eau pour les plongeurs les photographiant. L’activité en surface des requins-baleines a été moins observée cette année, les specimens restant en profondeur.
L’Équipe Marine est en relation avec le Dr Gonzalo Araujo, chercheur renommé spécialisé dans l’impact de la température de l’eau sur le métabolisme et le comportement des requins-baleines, afin de déterminer les raisons potentielles de ce manque d’activité en surface.
2 commentaires
quand on pense qu’il se nourrit de plancton !
oui c’est impressionnant !